Rencontre avec le mastodonte Néerlandais Néophyte.

Le DJ néerlandais Néophyte, dont la carrière a commencé dans les années 90, est l’auteur de véritables hymnes du Hardcore qui rythment encore les plus grands festivals du monde. Nous l’avons rencontré avec son Mc Alee à l’occasion  de leur présence à Lyon pour la tournée Born to Rave du label Audiogenic. Et c’est avec une vision de la musique très optimiste qu’ils ont répondu à nos questions !

 

Pour beaucoup tu es l’un des représentants du Gabber, pour d’autres du Hardcore. Mais pour toi quel est le genre que tu représente dans tes productions et sur scène ?

Je pense que Gabber et Hardcore c’est la même chose, les gens ont l’habitude de l’appeler Gabber mais c’est aussi Hardcore. Gabber c’est un mot allemand qui veut dire « mon ami », c’est comme pour dire que la scène Hardcore est une famille.


Certaines de tes productions comme “Army of Hardcore” ou “I will have that Power” sont aujourd’hui de véritables hymnes de festivals, pour toi quelle est la recette du succès d’un titre ?

Je pense que le succès d’un track c’est le dévouement, se foutre de ce que les gens pensent, faire ce que tu as envie de faire,  juste faire de la musique comme tu le sens, quand tu as envie. Ça restera toujours en suspens, tu ne seras jamais sûr que ça devienne un Hit. Tu fais la musique que tu as envie sans écouter ce que les gens pensent et peut être que ce sera un succès, peut être pas, on ne sait pas mais je fais ce que je fais.

 

Finalement ton public attend toujours de toi que tu passes les tracks qui t’ont fait connaître mais est-ce que tu n’aimerais pas pouvoir te détacher de ces classiques ?

Je ne veux pas vraiment me détacher des classiques, car un classique reste un classique. Après 10 ans, 15 ans, 20 ans, ce sera toujours un classique. Donc si les gens attendent que je joue ces sons, je les joue mais je n’écoute pas forcément le public. C’est seulement quand je le sens, si je sens que je dois jouer un tube des années 90 je vais le faire, mais je n’écoute pas ce que les gens me disent, j’écoute mon cœur.

Mc Alee : des fois, je vais derrière et je lui dis, « joue Army of Hardcore » et il est là « non ! Ce n’est pas le bon moment ! », c’est seulement quand il le sent, et ça marche toujours, il sent le public, et l’atmosphère.

 

Pour tes productions tu es un adepte des collaborations notamment avec Dj Panic, avec qui tu as formé un duo épique. Est ce que pour toi il est indispensable de partager ses connaissances et son travail avec d’autres DJ ?

Dj Panic est de la famille ! Tu dois partager, toujours ! Chaque personne à un point de vue différent, je pense que tu peux apprendre de tout le monde. Peut importe si tu es connu ou pas, c’est toujours une question de connaissances, d’apprendre de nouvelles choses.

Avec ton label Néophyte Records tu produis autant d’artistes « mainstream » que de jeunes artistes, tu cherches visiblement à promouvoir la diversité ?

C’est une façon de donner une chance aux jeunes artistes, bien sûr c’est aussi pour la diversité. Mais tu vois le temps passe et tu ne peux pas toujours rester le meilleur, évidemment les classiques restent, mais tu dois toujours avoir un regard tourné vers l’avant, tu dois être attentifs aux nouveaux talents.

 

Tu as commencé ta carrière dans les années 90 où l’univers techno était très controversé, aujourd’hui la Hardmusic s’est ouverte à un public de plus en plus large, comment est-ce que tu vois cette évolution ?

Dans les années 90 c’était populaire aussi, le Hardcore à toujours été populaire. Il y’a peut être eux un creux entres les années 1999 et 2001 mais nous avons toujours eu des raves. Je pense qu’avec les médias tout le monde pense que le Hardcore est énorme, mais le Hardcore n’est jamais mort. C’est la nouvelle génération qui pense que c’était terminé, mais ce n’est pas que c’était finit, c’est qu’il n’y avait pas les réseaux sociaux pour en parler. C’était certes une scène underground de 50000 personnes peut être, mais en tout cas la scène Hardcore à toujours été là.

 

Aux Pays Bas la Hardmusic à très vite été acceptée par le grand public ainsi que les autorités, est ce que tu penses que ce pays à un temps d’avance en ce qui concerne les musiques électroniques ?

Pour être honnête, en 2017 on est venus en France trois ou quatre fois, et on a été surpris car avant qu’on ai l’habitude de jouer à Paris, on allait dans des petits clubs et c’était cool parce qu’il y a toujours eu un public dévoué. Mais en 2016/ 2017 on a vu des milliers de gens et on a été surpris parce qu’on était habitués aux petits clubs. Donc on a été surpris de la présence croissante de la scène Hardcore en France ! Et je ne sais pas pourquoi mais je pense qu’aujourd’hui la France est prête pour de grandes scènes Hardcore  ! Je pense que ça à grandit si tu regardes des années en arrières. Maintenant on ne sait jamais ce qui va nous attendre mais on est genre « Waouh, c’est génial ! ». Je pense qu’en France ça à grandit, mais, avec tous mon respect, vous ne devriez pas écouter le gouvernement ! Parce que les gens qui vous disent quoi faire, ceux qui travaillent pour le gouvernement, ils n’ont pas de vie ! Bien sûr ils ont de gros salaires, mais ils n’ont pas de vie car il ne peuvent pas faire la fête comme on le fait. Ils ne sont pas vraiment libres et essayent de te dire comment vivre, mais personne ne peut te dire comment vivre. Donc pour la scène Hardcore, en France et partout en Europe, n’écoutez pas le gouvernement. Bien sûr écoutez le pour les lois justes, “ne vole pas”, “ne tue pas” etc. Mais tu as le droit de faire la fête, et je ne pense pas que le gouvernement est un problème avec ça. Bien sûr ils ne connaissent pas notre musique, notre culture, si ils écoutent ils diront que c’est du bruit ! La plus part écoutent des choses comme Stevie Wonder, de la pop musique, du rock, mais c’est une nouvelle aire. On est en 2018, on attend les aliens, donc faisons de la musique d’aliens ! Faisons de la musique électronique, peut importe le style, c’est ce que veulent les jeunes, donc n’écoutez pas le gouvernement qui vous dit que vous n’êtes pas autorisés à faire la fête, ils ont tort. Parce que tu as le droit de faire la fête ! Emmanuel Macron, si tu ne comprends pas le Hardcore, viens avec nous, on te donnera un peu de cognac français, et c’est parti !

 

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